Dans un post publié sur Instagram, l'organisation Portes Ouvertes invite les chrétiens à prier pour les réfugiés Arméniens en partageant une demande d'un pasteur anonyme du Haut-Karabakh.
Le 19 septembre dernier, l’armée azerbaïdjanaise a attaqué les séparatistes arméniens du Haut Karabakh. En 48 heures, la quasi-totalité des positions militaires arméniennes ont été prises. Et en quelques jours, l'enclave montagneuse s'est vidée d'une immense partie de sa population qui a fui vers l'Arménie.
Dans les colonnes d'InfoChrétienne, Pascal Portoukalian, chrétien français qui réside avec sa famille en Arménie depuis un an témoigne. Il évoque les réfugiés qui ont tout laissé derrière eux : "leur maison, leur ferme, leurs animaux, leurs souvenirs, la tombe de leurs parents. Et trop souvent aussi celles de leurs enfants", mais aussi "leurs églises, monastères et monuments, leurs élégantes croix en pierre ciselées, témoins de 17 siècles de christianisme arménien".
Il cite également les horreurs qui ont été commises par l'Azebaïdjan sur la population arménienne de l'enclave : décapitations de soldats arméniens, violences sur des personnes âgées invalides, viols sur des femmes de tous âges, mutilations sur des personnes vivantes ou mortes....
C'est dans ce contexte dramatique que l'organisation Portes Ouvertes a relayé sur son compte Instagram ce jeudi, la demande de prière d'un pasteur anonyme du Haut-Karabakh.
"Priez pour qu'il n'y ait plus aucune effusion de sang."
"Après des années de tensions, voici ce que les chrétiens nous demandent: priez pour qu’il n’y ait plus d’effusions de sang. Prions ensemble pour que la protection de Dieu repose sur ses enfants et pour que la lumière brille au milieu des ténèbres", écrit l'organisation de défense des chrétiens persécutés dans cette publication, accompagnée de la photo d'enfants réfugiés.
Le pasteur René Léonian, président de l’Union des Églises Évangéliques Arméniennes d’Eurasie, lance aussi un appel à la prière pour les Arméniens, également relayé par Portes Ouvertes. Il invite "à prier pour les Arméniens du Haut-Karabagh qui subissent à la fois une persécution religieuse et un génocide".
"Apprenons à ne pas détourner le regard devant les malheurs qui atteignent de nombreux peuples sur la terre. En tant que chrétiens, soyons unis dans la prière. Croyons que notre Seigneur Jésus-Christ a porté nos fardeaux sur la Croix, qu’il est vivant aujourd’hui et qu’il est tout-puissant. Il est capable de changer le mal en bien, la haine en amour."
Le week-end dernier, le président arménien Vahagn Khatchatourian a signé la ratification du statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI), un premier pas qui pourrait permettre à l'Arménie d'encourager les enquêtes sur ce qu'elle juge être les "crimes de guerre" de Bakou au Haut-Karabakh, des accusations balayées par l'Azerbaïdjan. Mais l'Arménie espère surtout que son adhésion lui offrira une protection supplémentaire contre son voisin azerbaïdjanais.
De son côté, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a hissé dimanche le drapeau national pour la première fois à Stepanakert, capitale du Haut-Karabakh. Le même jour, le pape François lançait un appel à préserver le patrimoine religieux du Haut-Karabakh, en particulier ses vieux monastères.
A l'initiative de l'Union européenne, Ilham Aliev et le Premier ministre arménien Nikol Pachinian pourraient se retrouver d'ici la fin du mois d'octobre à Bruxelles pour tenter de réduire les fortes tensions entre leurs deux pays.
Camille Westphal Perrier
Crédit image : Shutterstock / Tomas Ragina
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